En règle générale, ces figurines étaient utilisées davantage dans l'intention de provoquer la mort, que d'éveiller l'amour.
Même lorsqu'elles étaient employées dans ce but, elles revêtaient souvent un aspect sinistre, comme si sexualité et mort étaient inexorablement imbriquées l'une à l'autre.
Selon une formule, retrouvée dans un texte égyptien très ancien, le sorcier mâle devait commencer par fabriquer une poupée de cire à l'effigie de la femme dont il voulait éveiller des sens et commander les désirs sexuels.
Puis, il lui fallait la percer de treize aiguilles aux mains, aux pieds, aux oreilles, aux yeux, à la bouche, au front, au nombril, à l'anus et au pubis.
Cette cérémonie ressemblait davantage à un envoûtement de mort qu'à un envoûtement d'amour, et l'étape finale était encore plus lugubre. Au coucher du soleil, la poupée était disposée sur la tombe d'un homme décédé tout récemment, en pleine jeunesse ou à la suite de violences. On invoquait alors les déesses et les dieux terrifiants du monde des ombres afin d'aider le sorcier à éveiller l'âme du cadavre qui gît là.
Puis le magicien ordonnait à l'esprit du cadavre d'obséder la femme désirée :
... Afin qu'elle ne puisse plus dormir avec un autre homme, qu'elle ne puisse plus avoir de relations sexuelles agréables avec un autre homme que moi. Qu'elle ne puisse plus manger ou boire, faire l'amour, être en bonne santé, qu'elle ne puisse plus dormir qu'avec moi... »